Lors des guerres d’antan, le nombre de soldats était souvent crucial. Mais, la nature des conflits a bien changé. Les technologies ont remplacé massivement l’humain. La plupart des armées du monde ont été adaptées en conséquence et ont diminué grandement leur effectif. La petite Helvétie compte une armée pléthorique, totalement démesurée. Elle est bien plus grande que celles de pays tels que le Canada (65'000 militaires), l’Afrique du Sud (62'000), la Bolivie (46'000), la Tunisie (35'000) ou l’Autriche (27'000). La Suisse n’a donc plus besoin d’une armée de 100'000 hommes pour se défendre.
Cette évolution favorise l’abrogation du service militaire obligatoire. Cette suppression enlèverait une contrainte gigantesque à plusieurs jeunes n’ayant ni l’envie, ni la conviction de vivre une telle expérience. Une démocratie doit offrir, à chaque citoyenne et citoyen, la liberté de conscience d’effectuer ou pas son service militaire.
Ce redimensionnement de l’Armée suisse aurait l’avantage, de surcroît, de diminuer ses coûts. L’entretien d’une armée massive en hommes est très onéreux. Le fonctionnement de l’Armée suisse s’élève actuellement à 4,7 milliards par an. L’absentéisme dans les entreprises à cause du service obligatoire coûte, de plus, 4 milliards supplémentaires à l’économie.
Notre armée a été conçue pour résister à une invasion terrestre. Ce scénario n’est heureusement plus d’actualité. Supprimer l’obligation de servir encouragera la redéfinition de la stratégie militaire helvétique, totalement inadaptée aux nouveaux risques pour notre sécurité. Un vote positif de cette initiative ouvrira le service civil - un engagement utile à la collectivité - à toutes et à tous sur une base volontaire. Le 22 septembre 2013, un Oui à cette abrogation du service militaire obligatoire s’impose.
Christian Brunier, ancien Président du Parti socialiste genevois